lundi 13 août 2012

LA NOUVELLE ADRESSE DE CE BLOG EST :
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Les chroniques de ce blog ont été éditées sous le titre:

 "La campagne de Hollande"


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Pour suivre les aventures de HOLLANDE PRÉSIDENT rendez-vous sur notre nouveau blog :

                   "Le règne de François II"


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mardi 15 mai 2012

NOTRE NOUVEAU BLOG: LE RÈGNE DE FRANÇOIS II

Pour suivre les aventures de HOLLANDE PRÉSIDENT rendez-vous sur notre nouveau blog :

                   "Le règne de François II"

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dimanche 6 mai 2012

HOLLANDE PRÉSIDENT

Jour J
Nous avons failli titrer : « Sarkozy est battu ». Parce que c’est bien de cela dont il s’agissait, n’est-ce pas ? Un référendum pour ou contre Sarkozy…
Mais ce serait injuste pour Hollande. Il est élu, nettement (52% des voix) et il l’a mérité. Ce n’est pas faire injure à la France de gauche, qui a ce soir effacé l’humiliation de 2002 et qui a toutes les raisons d’être heureuse, que de noter que depuis la grande crise de 2008, Nicolas Sarkozy est le seul sortant à perdre dans l’honneur. Regardez les scores de Gordon Brown (GB), Socrates (Portugal), Zapatero (Espagne) et d’autres, la plupart socialistes, vous devrez reconnaitre qu’il a fait beaucoup mieux. Que Ségolène Royal même, qui pourtant n’avait pas eu à assumer l’impopularité du pouvoir en période de crise. C’est à méditer.
Ne mégotons pas. Ce soir Hollande est le président des français, il en a toute la légitimité, toute la responsabilité aussi. Sa parole sera celle de la France et ses résultats les nôtres. Alors souhaitons-lui bonne chance.
Pour en arriver là, de la chance, il lui y en aura fallu. Et de l’habileté aussi, pour terrasser successivement DSK, Aubry, Hulot (assassiné par les siens, ce qui aura permis au candidat socialiste de passer confortablement le premier tour) et Sarkozy. Chapeau ! Il vaut mieux un président malin et chanceux que l’inverse, car cela ne va pas être facile.
D’abord, parce que, comme son prédécesseur, il va partir avec un lourd handicap. Sarkozy aura traîné tout au long de son quinquennat le Fouquet’s et le yacht de Bolloré. Hollande risque de se voir rappeler sans cesse son inexpérience et que, candidat par défaut, il ne  fut élu président que par rejet.
Maintenant, il est au pied du mur (c’est là que l’on va voir le maçon) mais il va lui falloir se mouvoir avec deux cailloux dans les chaussures.
Premier caillou, la perte de son meilleur atout. Il a tout misé sur l’antisarkozysme mais maintenant il n’y a plus de Sarkozy. Il va lui falloir monter au filet et jouer ses propres coups. Et il ne pourra pas invoquer la crise puisque, parait-il, ce n’est pas la crise qui menaçait la France, c’était le président sortant. On veut bien lui laisser un peu de temps pour faire ses preuves mais il s’est, d’ors et déjà, privé de toute excuse pour l’avenir. D’autant qu’il va être le président qui aura pris, pour cette élection, des engagements que personne, dans aucun autre pays au monde, ne prendrait aujourd’hui. C’est son choix et impossible n’est pas français…
Second caillou, cette élection n’a pas guéri le socialisme français de sa maladie congénitale, cette incapacité à coordonner sa droite et sa gauche et à devenir un parti du temps présent. C’est même tout le contraire puisque, avec le bon résultat de Mélenchon, nous assistons à un retour en force de la gauche révolutionnaire. En France, le communisme, malgré Mitterrand, n’a jamais été éradiqué. Il faut s’interroger sur cette spécificité française qui en fait, le seul pays au monde (encore une fois !) dans lequel  cohabitent, simultanément et à haut niveau, les deux extrémismes qui ont marqué du sceau de l’inhumanité absolue le 20ème siècle, extrême droite et extrême gauche. Pour le plus grand profit de nos intellectuels et faiseurs d’opinion …
Une chose est sûre, l’élection de Hollande ne doit rien à un aggiornamento socialiste. C’est  donc un coup pour rien et la question de notre blog n’aura pas reçu sa réponse. Il faudra attendre encore cinq ans de plus pour savoir si le PS peut devenir une véritable force alternative de gouvernement et non un fusil à un coup pour chasser le sortant. Souvenons-nous que jamais un gouvernement socialiste n’a gagné une élection nationale lorsqu’il était au pouvoir. Il lui faut être soit dans l’opposition, soit en cohabitation, ce qui revient au même.
Le vrai défi et l’assurance d’un avenir en tant que parti de gouvernement, sera donc la réélection de Hollande, ou d’un autre socialiste, en 2017. La fin de la malédiction.
Sinon, il ne restera plus au PS qu’à repartir à la conquête de ses fiefs de province qu’il aura perdus pendant l’exercice du pouvoir. Le changement au PS n’est, sans doute, pas pour demain…
« Le peuple ne vous suivra que si vous incarnez une espérance » disait François Mitterrand.



samedi 5 mai 2012

LA SURPRISE D'HECTOR

J - 1
Hector, notre souris divinatrice, ne s'était pas beaucoup trompé dans ses prévisions, la veille du premier tour. Nous avions donc décidé de le consulter à nouveau avant le second tour.
Mais en ouvrant la boite où il a l'habitude de trouver refuge nous avons eu une grosse surprise.
D'abord, Hector n'est pas un mâle, c'est une femelle ! Mais ce n'est pas cela qui est étrange. Après tout si l'on n'est pas expert es-souris, en reconnaitre le "genre" n'est pas évident....
Mais on découvre que notre souris venait d'accoucher. En soi, cela n'est pas une surprise non plus, les souris, chacun le sait, se multiplient comme des petits pains...
Non, la grosse surprise, l'extraordinaire événement, est qu'elle avait accouché d'un... éléphant. Oh! Pas un gros pachyderme, plutôt de la taille de sa maman. Normal, en fait...
Vous ne nous croyez pas ? Ce sont les éléphants qui accouchent d'une souris et pas l'inverse ? Alors, nous nous serons trompés.
Mais quand on commence à voir un éléphant dans une boite à chaussure il faut commencer à s'inquiéter...C'est à cause du cannabis ? Bientôt, quand il sera en vente libre, c'est par troupeaux entiers que nos allons en voir, des éléphants.

Vous trouverez, peut-être, cette chronique déplacée dans un moment d'une telle gravité. Et puis Hector, franchement, ce n'est pas l'oracle de Delphes... Mais nous requérons votre indulgence. Veuillez considérer qu'après 500 jours de travail, d'enquêtes et de rédaction c'est, pour nous, comme un monôme d'après bac. Demain nous redeviendrons sérieux. Avant les vacances...

vendredi 4 mai 2012

QUAND L’ANAPHORE REMPLACE L’OXYMORE

J – 2
Voilà un signe qui ne trompe pas. Hollande qui procède aux derniers essayages de ses futurs habits de président, change également de style. De figure de style, en fait.
Fini l’oxymore, cette rhétorique du flou, place à l’anaphore, formule qui consiste à répéter plusieurs fois la même chose afin de s’en convaincre.
Tout le monde l’a remarqué, c’était le moment qui marquera le débat d’avant le deuxième tour, comme jadis le « monopole du cœur » de Giscard face à Mitterrand, Hollande a répété une bonne quinzaine de fois de suite « Moi, président de la République… ».
Sarkozy, avant son élection, se disait chaque matin en se rasant « Je serai président ! ». Hollande, lui, va se dire à chaque instant pendant cinq ans « Moi, président ». Comme s’il n’en revenait pas.
Selon Roland Barthes, « l’anaphore permet de focaliser puissamment et sur le mode pléonastique, un instant obsessionnel presque hallucinatoire ».
Au fond, c’est ce qu’avait déclaré, dans un autre style, Laurent Fabius : « Hollande président ? On rêve… ».

jeudi 3 mai 2012

DEUX COQS

J – 3
Nous allons vous épargner nos commentaires sur le débat lui-même. D’abord, parce que vous l’aurez probablement regardé et que vous avez déjà formé votre opinion. Ensuite parce que, pour ce qui nous concerne, nous nous sommes sentis floués, méprisés même.
Il y avait tant d’enjeux à présenter, de solutions à proposer, d’explications à donner !
A la place nous avons eu droit à un combat de coqs se volant dans les plumes, tous ergots (egos ?) sortis, crête dressée. Ce n’était pas le spectacle que nous étions venus voir.
Et dire qu’il y avait du foot sur Canal+! D’ailleurs deux millions d’entre vous n’étaient pas au rendez-vous. « On en attendait plus de 20 millions, mais par une prompte débandade, nous nous ne fûmes que moins de 18 millions à arriver au poste…».
Donc, pas de compte rendu mais si vous voulez en savoir plus nous vous recommandons de relire notre chronique du 11 mars 2012, à J- 56 "Débat imaginaire, mais pas tellement". Vous y trouverez à peu près tout.
Il y a, malgré tout, une chose que nous avons apprise. Hollande a fini par expliquer que pour le vote des étrangers il faudra une réforme de la constitution et donc un vote à la majorité des 3/5èmes au Congrès. Sinon, il faudra un référendum. Chiche ?
Nous ne nous déroberons pas à la question imposée : y a-t-il un vainqueur ? Notre réponse est oui. Celui qui a gagné est celui qui n’a pas perdu, puisqu’il va, selon toute vraisemblance, conserver au match retour l’avantage acquis au match aller. D'ailleurs, à la fin, on a eu l'impression que Sarkozy lui-même était déjà parti...
Mais nous consulterons Hector samedi…

La fortune se plaît à faire de ces coups;
Tout vainqueur insolent à sa perte travaille.
Défions-nous du Sort, et prenons garde à nous
Après le gain d'une bataille.

Jean de la Fontaine (Fables)- "Les deux coqs"

mercredi 2 mai 2012

DEUX FRANCE

J - 4
Une réaction à chaud, alors que vient de se terminer le débat tant attendu entre les deux finalistes de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy et François Hollande. Nous nous en tiendrons à un seul sentiment, trés fort : ce ne sont pas deux hommes que nous avons entendus ce soir, mais deux France. Oublions les récitations, les bons ou mauvais mots, les piques et même les coups bas.
Ce que l’on retiendra, à notre avis, de ce débat, c’est la division du pays en deux parties. Il ne s’agit plus de fracture sociale, ni de disparités de revenus, ni d’idéologies mais plutôt de deux conceptions différentes de la société, du pacte social fissuré, du lien entre les citoyens défait, du vivre ensemble menacé. Cela n’avait jamais été autant visible, il y a aussi des frontières internes…
Pendant la campagne nous nous sommes laissés distraire, tromper, par les quelques rais de lumière ou éclats de voix venant des extrêmes et l’on n’a pas porté assez d’attention à la faille qui est en train de se constituer entre la grande masse des français. Nous ne pensons pas à la légitime compétition entre la droite et la gauche, ni aux pro ou antisarkozystes. Le schisme est plus profond.
Jamais, depuis très longtemps, l'on n'avait constaté un tel écart, un tel malentendu, entre les deux France.
Il y a celle qui récite le vieux catéchisme sur les droits (acquis ou à conquérir), le partage (du travail et des revenus), l’assistance (ou la compassion, si l’on préfère). C’est la France du toujours plus, celle d’hier.
Et il y a celle qui dit que le monde a changé, que la France n’est plus seule maitresse de son destin, qu'elle doit se battre pour continuer d’exister, que l’avenir n’est pas seulement au partage mais surtout à l’effort et que le moment est venu de payer la facture laissée par une génération qui a confondu générosité et imprévoyance. Ce sera la France de demain, celle de nos enfants et petits-enfants.
"Corneille peint les hommes comme ils devraient être et Racine les peint tels qu’ils sont"  disait La Bruyère. Il en va de même entre Sarkozy et Hollande s’agissant de la France. Hollande avait bien choisi son thème de campagne," le rêve ", et Sarkozy parle vrai quand il dit que " les français n’ont pas le droit à l’erreur ".
Le choix est grave. On peut évidemment critiquer la campagne, les médias, la classe politique. Mais le choix est clair. Jamais, depuis 1958, les français n’auront eu telle responsabilité entre les mains et ce qui arrivera, ils l’auront voulu.
Avant de choisir, voici quelques vers de La Fontaine. S’ils ne vous éclairent pas sur le fond, sur la forme, au moins, le style devrait plaire.

                                           On avait mis des gens au guet
                            Qui, voyant sur les eaux de loin certain objet
                                          Ne purent s’empêcher de dire
                                         Que c’était un puissant navire.    

                          Quelques moments après, l’objet devint brûlot
                                         Et puis nacelle, et puis ballot,
                                    Enfin bâtons flottants sur l’onde.
                                  J’en sais beaucoup, de par le monde,
                                       À qui ceci conviendrait bien :
                
De loin, c’est quelque chose ; et de près, ce n’est rien.

lundi 30 avril 2012

GRANDS DÉBALLAGES AVANT GRAND DÉBAT

J – 6 
Il y a de quoi être déçus. Se sentir floué, même. On attendait avec impatience les quinze jours de campagne entre les deux tours pour avoir enfin un vrai débat sur les grands enjeux dont dépend notre avenir. Mais c’est raté et difficile de croire que ce n’est que par hasard. 
La première semaine a été polluée par Marine Le Pen et la chasse aux voix de ses électeurs du premier tour. Au fond, chacun est d’accord pour juger indignes les tentatives de racolage de l’autre. A chaque élection, depuis au moins vingt an, on nous ressert le même brouet, mais ça marche. Pendant ce temps-là, on ne parle pas des programmes … On n’est jamais trop prudent ! 
La deuxième semaine, c’est la Grande Braderie aux déballages. Si avec le Front national il faut des pince-nez, avec les boules puantes qui roulent en ce moment, ce sont carrément des masques à gaz qui s’imposent. 
Sur DSK, nous nous en tiendrons à notre règle, ne point en parler et ce n’est pas maintenant que l’on va commencer. 
Quant à Médiapart, si cela avait été un site de droite on aurait parlé de "cabinet noir", mais comme il est de gauche, les bien-pensants hochent gravement et hypocritement la tête en rendant hommage au professionnalisme de ces "journalistes". Si l’on en croit Monsieur Plenel, la campagne de Sarkozy en 2007 aurait été financée par Kadhafi et pas qu’un peu, 50 millions d’euros. Les faux-culs se retranchent derrière une sage réserve (dans le genre « si c’est vrai, c’est très grave ») tout en demandant à Sarkozy de s’expliquer. Ségolène s’interroge même sur la régularité de l’élection de 2007. Elle va remonter sur toit de Solferino pour proclamer à nouveau sa victoire ! Vous allez voir que, comme la dernière fois, elle va piquer sa place à Hollande. 
Décidemment les socialistes ne sont pas rancuniers puisqu’ils ont été eux-mêmes victimes d’une manipulation identique par le même Monsieur qui les avaient accusés dans le Monde (27 août 1991) d’avoir fait financer la campagne présidentielle de 1988 par Noriega, le dictateur panaméen. La lettre produite à l’appui de l’accusation était un faux et Le Monde dût s’excuser. Ce triste épisode a été rapporté par François Fillon mais, si vous voulez en savoir plus, allez sur Internet, vous y trouverez mention de l’article de Plenel "Le scandale de Panama") et les "regrets" du Monde (daté du 6 septembre 1991) d’avoir publié des  "informations non vérifiées " Belle litote !. 
Sarkozy a porté plainte contre Médiapart, nous attendons la plainte de Plenel contre Fillon. 
C’est, sans doute, aussi, par pur professionnalisme que Monsieur Plenel et deux autres journalistes de cette noble institution ont été mis en examen pour recel d’atteinte au secret de la vie privée dans l’affaire Bettencourt. De vrais professionnels, qui font du vrai beau boulot.
Nous ignorons s’ils étaient invités à l’anniversaire de … Julien Dray, mais ils ne le seront pas au nôtre.

dimanche 29 avril 2012

HOLLANDE : ACCORD IN EXTREMIS SUR UN PLAN DE RIGUEUR

J - 7
Bel exemple de courage et de sens des responsabilités. Malgré des élections prochaines, les députés de la majorité et de l’opposition ont réussi, in extremis, à se mettre d’accord sur un strict plan de rigueur qui permettra au pays de ramener le déficit public au-dessous des 3% du PIB, dès 2013. Il n’y a eu que l’extrême droite pour s’y opposer.
Pourtant la potion est amère ! Jugez plutôt :
- Gel des salaires des fonctionnaires,
- Hausse de la TVA d’un point pour le taux le plus bas, qui passe à 7%, et de deux points pour le plus élevé, à 21%,
- Taxe exceptionnelle en 2013 sur les salaires les plus élevés, imposition des parachutes dorés à 75%, révision à la baisse du crédit d’impôt immobilier,
- Relèvement progressif de l’âge de départ en retraite dès 2013, pour atteindre 66 ans en 2019  et 67 en  2024.
Quelle fierté de constater que, dans les moments difficiles, un consensus national est possible, entre partis responsables, sur des mesures impopulaires et courageuses, mais qui permettront de respecter la parole donnée.
Dommage que Hollande soit le nom d’usage des Pays-Bas !

samedi 28 avril 2012

C'EST DÉJÀ APRÈS-DEMAIN


J – 8
Il est possible que cela vous ait échappé mais l’élection présidentielle a déjà eu lieu. C’est devenu un non sujet. Désormais d’autres questions font l’objet de spéculations. Il faut bien vendre, surtout quand c’est son métier.
En tête du hit parade médiatique, la composition du gouvernement Hollande. Inutile de rechercher l’inspiration ni de se torturer  les méninges pour avoir l’air intelligent. Le premier ministre ? Aubry ou Ayrault . Les finances ? Sapin ou Cahuzac. L’intérieur ? Rebsamen ou Valls ? Les affaires étrangères, pas touche, c’est réservé à Fabius. Et Ségolène, déjà accrochée au perchoir…
Le second sujet est le vote Front national. C’était l’occasion de régler la vieille querelle « bonnes questions, mauvaises réponses (Laurent Fabius) ». Mais non, le procès en diabolisation et en hypocrisie a cannibalisé le deuxième tour. Ceux qui espéraient que l’on allait enfin aborder les vrais problèmes et clarifier le programmes en seront pour leurs frais. Marine, c’est parti pour trente ans !
Ensuite, vient la question de savoir en combien de morceaux va éclater la droite et qui est le mieux placé pour les recoller. Et, si le centre n’est pas à droite, l’UDF va-t-elle renaître de ses cendres ? Pour l’instant, tout le monde s’en moque mais comme il n’y a plus de campagne, il faut bien remplir les colonnes.
La quatrième concerne les élections législatives des 10 et 17 juin. A vrai dire, même si c’est un peu tôt, c’est la question qui mérite le plus d’attention car l’enjeu est majeur et l’échéance va très vite arriver. Le problème est, bien entendu, celui des alliances. Le PS est déjà polygame ayant épousé successivement, les vertes, la mouvance radicale et la succession chevènementiste. Prendra-t-il une quatrième épouse ? A la gauche de la gauche la danse de séduction a commencé, mais pour l’instant, Hollande n’a pas promis le mariage. On le sent plutôt tenté par une relation extraconjugale.
L’enjeu est double.
Primo, les forces de gauches obtiendront-elles les 3/5èmes des sièges de députés et sénateurs ? Vous voyez l’arbre en boule ? Si c’est le cas, il devient inutile de prendre le risque du référendum (imaginez ce que donnerait une question sur le nucléaire !)  pour les nombreux projets de révision constitutionnelle. Il suffira de réunir le Congrès à Versailles. Un bon déjeuner et un timbre commémoratif.
Si notre compte est bon, la gauche dispose de 175 sénateurs (environ, parce qu’au sénat, il a des carpes et des lapins), il lui faudra donc 380 députés sur 577 pour atteindre les fameux 3/5èmes. La majorité actuelle de droite est de 340. Difficile mais pas impossible (surtout avec l’aide de Marine Le Pen et les triangulaires qui profiterons aux socialistes).
Secundo, et tout aussi important, le nombre de députés PS. La question est, en effet, de savoir si la première épouse, la favorite, pourra tenir la maison sans avoir à se crêper le chignon avec les co-épouses. C’est essentiel car, sinon, Hollande passera son temps à trouver des compromis. Il sait faire mais cela promet de sérieuses empoignades.
Pour avoir la majorité à lui tout seul, le PS doit faire élire 290 députés. Si l’on ajoute les 30 députés promis à la dame verte, la dizaine de chevènementistes et une trentaine encore pour la force rouge, tous les cocus ne resteront pas à l’orchestre !
Pourtant ce ne sont que les cacahuètes du festin à venir. Hollande pourra-t-il se faire réélire en 2017 ? Qui va émerger à gauche pour 2022 ? A droite, qui est le mieux placé pour remporter la primaire de 2016,
Voilà ! Nous sommes tombés dans le « piège français ». Chez nous on pose la question d’après avant d’avoir réglé celle d’avant. La crise, quelle crise ?
Vous faites quoi le 6 mai ?

vendredi 27 avril 2012

UN BULLETIN DE VOTE EST PLUS FORT QU'UNE BALLE DE FUSIL

J – 9
Sarkozy veut redonner la parole aux français et Hollande le droit de vote aux étrangers. Il y a au moins un point sur lequel ils sont d’accord, le recours au référendum lorsqu’il y a un blocage parlementaire ou lorsque le sujet met en cause le pacte social et détermine l’organisation de la société.
Le droit de vote pour les étrangers est une réforme qui implique une modification de la constitution ainsi que cela a été jugé par le Conseil constitutionnel. On sait qu’une révision de la constitution peut se faire de deux façons : soit par un vote aux 3/5èmes du Congrès (réunion de l’Assemblée nationale et du Sénat), soit par  référendum, à l’initiative  du Président de la République.
C’est ainsi que le droit de vote et d'éligibilité a été accordé aux étrangers ressortissants d'un État membre de l'Union européenne par une révision constitutionnelle, approuvée par le referendum du 25 juin 1992, lors de la ratification du traité de Maastricht.
On voit bien que la problématique du vote des étrangers s’est présentée de façon tout à fait spécifique lors de l’octroi de ce droit aux citoyens européens : un traité international, un jugement du conseil constitutionnel et une révision de la constitution. C’est clair, nous sommes au cœur de la loi fondamentale de la République et du principe de citoyenneté.
Pourquoi ce long préambule ? Parce que François Hollande vient de confirmer qu’il ferait voter une loi sur « la moralisation de la vie politique » en annonçant qu’il n’hésiterait pas à recourir au référendum s’il ne trouvait pas une majorité au parlement. Rien à dire. Il s’agit de mettre en œuvre son programme et il a le choix des armes.
Le problème, c’est qu’il a précisé que cette réforme de la constitution intégrera plusieurs points : « la limite du cumul des mandats, l’indépendance de la justice, le comportement de l’Etat, l’exemplarité de l’Etat  …  la parité ».
Un vrai fourre-tout dans lequel ne figure pas le droit de vote des étrangers. Pourquoi ne pas en profiter pour régler d’un coup toutes les questions de nature constitutionnelle si l’on envisage de donner la parole aux français ? Un simple oubli bien pardonnable en fin d’une si longue campagne ? Un coup de flou ? Ou un coup tordu en préparation ?

Pourtant le sujet n’est pas mineur. C’est Abraham Lincoln qui disait « Un bulletin de vote est plus fort qu’une balle de fusil ». On ne tardera pas à s’en rendre compte… 

mercredi 25 avril 2012

SUPER MARIO DRAGUE HOLLANDE

J – 11
Grande victoire pour Hollande ! C’est ce que ne manquera pas de déclarer "Libé" demain. Pourtant, le candidat lui-même est plus réservé. Trop fin.
Mario Draghi, le président de la BCE, vient de déclarer qu’il était favorable à un "Pacte de croissance" : « En ce moment, ce qui domine à mes yeux, c’est d’avoir un pacte de croissance ».
Donc Hollande avait raison d’exiger la renégociation du traité européen de discipline budgétaire (signé par 25 pays européens, dont la France) qui contraint les Etats membres à réduire leurs déficits et qui prévoit des sanctions contre les mauvais élèves. Super Mario vient de lui donner un sacré coup de main.
Est-ce si sûr ? Lui-même semble en douter, tellement il a le triomphe modeste. Il s’est félicité de constater que "ses idées avançaient" et, surtout, que Mario Draghi reconnaissait que "le pacte budgétaire devait être complété par un pacte de croissance". Complété ? Regardons-y de plus près. D’abord qu’a dit exactement super Mario ?
Qu’il y a un pacte budgétaire. Il ne propose pas de le renégocier mais, plutôt, de prendre une initiative séparée( !) sur la croissance.
Si vous en avez le temps, nous vous proposons de relire ce que nous écrivions le 19 avril , à J - 17, dans " Questions pour un champion (suite) ", et plus précisément, la 12ème question sur l’Europe. Il se passe exactement ce que nous annoncions, y compris sur le nom de "Pacte pour la croissance".
La vérité est édifiante : personne en Europe n’est prêt à renégocier le traité signé, déjà ratifié par deux pays et par d’autres dans les prochaines semaines. Hollande devra en passer par là s’il veut son pacte de croissance et ne pas prendre la responsabilité d’envoyer l’Europe dans le mur. Le "Pacte" lui- même, personne ne sait en quoi il consistera, ni quelle forme il prendra, ni surtout de quel prix il faudra le payer. Car il faut être attentif à la suite.
Hollande n’a pas été le seul à réagir, redisons-le, de manière très prudente. Merkel est, elle-même, rapidement intervenue : « Nous avons besoin de croissance sous forme d’initiatives pérennes, pas juste de programmes de conjoncture - qui creuseraient encore la dette publique ( à qui, diable, peut-elle penser ?) – mais de croissance comme Mario Draghi l’a dit aujourd’hui, sous forme de réformes structurelles ».
C’est quoi des réformes structurelles ? Que «  les charges salariales ne doivent pas être trop élevées, que les barrières sur le marché du travail doivent être basses afin que chacun puisse trouver un emploi ».
Il a vraiment dit ça, Mario ? Ben oui, la croissance, selon lui, ne passe pas par la demande mais par des réformes structurelles (encore !) qui " heurtent de larges intérêts ", qui "font mal " et qui doivent " faciliter l’entreprenariat, l’établissement de nouvelles entreprises et la création d’emplois ".
Misère, on dirait Sarkozy et son projet « d’accords de compétitivité emploi » qu’il veut promouvoir par référendum. Des amis comme ça…
Mais ce n’est pas ce que vous lirez dans « Libé » demain.

mardi 24 avril 2012

LES CONTORSIONS DE LIBÉRATION


J – 12
"Libé" a raté aujourd’hui un titre en adéquation avec sa forme d’humour et qui aurait été parfaitement adapté à la situation : « J’aimerais bien, mais j’peux point ». Tout le monde aura reconnu la chanson " La bonne du curé " d’Annie Cordy  « mais quand le diable me tire par les pieds / ça me gratouille ça me chatouille, ça me donne des idées»…).
Ce journal se livre aujourd’hui à un exercice d’acrobatie qui doit être bien douloureux : tortillements et contorsions pour expliquer que la chasse à l’électorat du Front national est détestable quand elle est pratiquée par Nicolas Sarkozy : « amalgame d’inquiétudes justifiées et d’angoisses fantasmées, préoccupations compréhensibles et discours indéfendables… mis dans le même shaker »). Mais on a beau se tourner dans tous les sens, Hollande aussi a besoin de voix du Front national. Alors, dit le quotidien, « il s’adresse sans perdre son âme aux électeurs en souffrance de Marine Le Pen ».
Pas facile facile ! On plaint ceux qui demain vont souffrir mille courbatures …
En attendant, de nombreux numéros de cirque méritent nos applaudissements.
Ainsi, cette déclaration d’un député socialiste (dont on ne donne pas le nom) : "Comment on récupère les votes de Le Pen ? Il n’y a pas six millions de racistes et de fachos en France ? ").
Plus habile, la citation de François Kalfon, co-auteur de "Plaidoyer pour une gauche populaire" : « Cela fait longtemps que l’on dit que le cœur du cœur de cette élection, ce sont les oubliés, les invisibles, les perdants de la mondialisation ». Rédemption des pécheurs ! Voila pourquoi il faut récupérer ces électeurs.
Même Harlem Désir s’y met et invente une nouvelle posture : « Il faut parler plus concret et dire ce qu’un président Hollande changerait dans la vie de la France des pavillons et du RER ». Compassion pour  les victimes !
Hollande reprend tout cela à son compte mais y ajoute sa figure imposée : c’est de la faute de Sarkozy. Le FN a progressé dans des territoires ruraux qui en étaient jusque-là préservés ? « Cela révèle un mécontentement agricole… Des électeurs ont voulu sanctionner le candidat sortant. Et aussi : « un électorat en souffrance, composé de petits employés, d’artisans, d’ouvriers (il a oublié les petits commerçants !), qui vivent vraiment un sentiment d’abandon…C’est ma responsabilité de m’adresser tout de suite à ces électeurs qui n’adhèrent pas forcément aux idées du FN, l’obsession de l’immigration en particulier, mais qui expriment, avant tout, une colère sociale ».
Dans la foulée, il promet que « la maîtrise des flux migratoires sera poursuivie…et que les accusations sur la régularisation des sans-papiers sont un " mensonge ".
Ira-t-il jusqu’à renoncer au droit de vote pour les étrangers ? « J’aimerais bien, mais j’peux point… ».
Qu’est-ce que l’on va s’emmerder avec Libé sous une présidence Hollande !!!

lundi 23 avril 2012

AU PREMIER TOUR ON CHOISIT


J – 13
Nous avons eu tort de sous estimer Hector, il a eu raison sur l’ordre d’arrivée au premier tour et sur le niveau des scores. Nous allons maintenant le préparer pour le second tour.
Donc Hollande arrive en tête avec 28,63 % des voix, suivi de Sarkozy 27,18 %, Le Pen 18 %, Mélenchon 11,13 %, Bayrou 9,11%, Joly 2,28%, Dupont Aignan 1,8%, Poutou 1,15%, Arthaud 0,57% et Cheminade 0,25%.
Comme souvent on peut faire différentes lectures de ce résultat.
- La première, Hollande a gagné. C’est incontestable : il est en tête contre le candidat sortant ; c’est la première fois que cela arrive. Il dispose en plus de fortes réserves de voix pour le second tour avec le report assuré de tous les autres candidats de gauche. Enfin les sondages lui présdisent une large victoire. Voila pour le verre aux deux tiers plein.
Mais si l’on fait un peu d’arithmétique, ce n’est pas si clair. Avec 100% des voix de gauche, tous candidats confondus Hollande réunit 43,7% des électeurs. Il lui en faut trouver encore au moins 7% (car il y aura bien un peu de déchet à gauche). Or les sondages lui prédisent  1/3 des voix de Bayrou, soit 3% et 20% des voix Le Pen, soit 3,6%. 43, 7 + 3 + 3,6 = 49, 9 % !
Difficile cette fois encore, de croire aux sondages. Ils disent qu’un électeur sur trois de Bayrou s’abstiendrait et presque autant de Le Pen. Cela signifierait que près de 3 millions d’électeurs du premier tour s’abstiendraient au second. Vous y croyez , vous ?
- La seconde est que le président sortant a subi une humiliation en étant dépassé par son concurrent, ce qui n’était jamais arrivé. D’accord mais tous les candidats sortants en Europe, d’ailleurs généralement socialistes comme en Espagne, en Grande Bretagne et en Grèce, ont été littéralement explosés par leur opposant. Malgré la crise et les critiques sans concession de Hollande, malgré la grande armée des antisarkozystes acharnés, un point et demi seulement les séparent ! Et vous avez beau empiler les couches de peinture: mêler le rose, le rouge et le vert donne un résultat désastreux. Personne ne vivrait dans une maison dont les murs, la moquette ou les rideaux auraient cette couleur.
- Last but not least, le score de Marine Le Pen, près de 18%, plus de 6 millions de personnes. C’est assurément non pas la surprise, même Hector le pressentait, mais un choc. En fait on dit cela à chaque succès du FN. Que c’est affreux parce que c’est un parti qui défend des idées hérétiques et honteuses dont les dirigeants dégagent un fumet pour le moins dérangeant…Sur ce point on est d’accord, mais ce n’est pas le sujet. Les bons esprits, les intellectuels de salon se sont arrogé le droit de définir ce que l’on doit penser : de même que l’insécurité dans les banlieues n’est que le reflet d’une misère sociale, de même l’importance du vote FN ne fait qu’exprimer le désarroi devant la crise. Parler de sécurité et d’immigration c’est contribuer à faire monter le vote extrême droite. Circulez … Evidemment personne n’a osé dire que Le Pen devait largement son succès aux rodomontades, aux défis et bouffonneries de Mélenchon…
Nous ne voulons pas donner de leçons mais comme le firent les chinois pendant la révolution culturelle il faudrait envoyer tous ces beaux esprits se « rééduquer » dans les bourgs,les villages et les campagnes, auprès des gens d’en bas comme on le disait à une  époque. Qu’entendront-ils ? Invariablement la même phrase (notre expérience personnelle ne vient pas du Var ou des bouches du Rhône, mais de la Normandie, terre de Fabius) : « y en a assez de travailler pour ceux qui ne travaillent pas ». Viennent ensuite « cotiser afin que ceux qui ne cotisent pas soient mieux remboursés que nous » et que « l’on n’est plus en sécurité nulle part ». Ils diront aussi qu’il y a  « trop d’étrangers en France » et que l’on est « trop généreux avec les immigrés ». On peut fermer les yeux, se boucher les oreilles, et se pincer le nez mais chez ces gens-là il n’y a pas la photo de Pétain au mur ni « Mein Kampf » sur la table de nuit. Et s’il leur arrive, rarement, de lever la bras droit ce n’est jamais pour tendre le poing révolutionnaire ni pour le fameux salut avec la main tendue, c’est pour lever le doigt afin d'obtenir le droit de parler. Mais il n’y a que dans l’isoloir qu’on leur donne la parole. Ils ne demandent pas grand-chose, simplement que l’on cesse de les mépriser parce qu’ils pensent ce qu’ils pensent.
Alors toujours d’accord pour la proportionnelle et le droit de vote des étrangers ? Quelques points de plus pour le FN.

samedi 21 avril 2012

LE SONDAGE D'HECTOR

J – 15
Décidemment, on ne comprend rien aux sondages.
Ceux du second tour, même s’ils sont tous largement favorables à Hollande, divergent dans de telles proportions que la fameuse marge d’erreur devient de la précision d’horlogerie suisse. Quant premier tour, c’est  carrément du n’importe quoi, jusqu’à 5 points de différence entre les instituts ! Dire qu’ils sont payés (cher) pour ça …
Puisque les boussoles des sondeurs ont perdu le nord, nous avons consulté Hector. Nous n’ignorons pas que les sondages sont interdits depuis vendredi minuit, mais Hector n’est pas un institut, c’est une souris que nous avons formée à la prévision électorale. La méthode est simple : une boite contenant un morceau de fromage avec cinq portes d’entrée marquées +/- 30%, +/- 25%, +/- 20%, +/- 15%, +/- 10%. Et nous avons fait l’exercice (vous aurez compris que ce n’est pas un sondage) pour chaque candidats.
Pour Hollande, Hector a emprunté directement la porte 30. Pour Sarkozy, il a eu un moment d’hésitation avant d’entrer par la porte 25. Pour Le Pen, il a choisi la porte 20 et pour Mélenchon, la porte 15. Pour Bayrou, il s’est avancé lentement vers la boite avant de s’arrêter, son regard examinant successivement les portes de droite et celles de gauche. Puis il s’est couché et, sans doute repu, s’est endormi. Il a donc été impossible de poursuivre pour les autres candidats.
D’accord, ce n’est qu’une souris et Hector ne peut être comparé à nos experts sondeurs. Mais, tout de même, nous avions procédé à une répétition lors de la primaire socialiste et il avait choisi, sans hésitation aucune, Hollande.
En même temps, pour une souris à la recherche d’un fromage, choisir Hollande parait assez naturel…
Nous verrons bien demain s’il est aussi compétent que ne l’était  "Paul le poulpe", l’oracle du football.

vendredi 20 avril 2012

HIER, C'EST MAINTENANT

J – 16
N’y a-t-il pas quelque chose qui vous interpelle dans le programme de Hollande : pouvez-vous citer une seule nouvelle réforme structurelle emblématique dont on parlera encore dans dix ans, dans cinq ans même ?
Tous les experts français et étrangers reconnaissent les réels atouts de la France, mais  constatent qu’ils sont gâchées par un dense maillage de rigidités, d’avantages acquis, de privilèges (il n’y a pas que les riches, chaque catégorie de français, ou presque, est assise sur ses propres privilèges).
Ecoutons l’OCDE qui vient de publier un rapport intitulé "Des réformes structurelles pour rééquilibrer la croissance et corriger les déséquilibres" : « Il est nécessaire de mener des réformes structurelles pour restaurer une croissance durable dans la zone euro. En l’absence de réformes, les perspectives de croissance à moyen terme sont faibles et l’augmentation de la productivité de la main d’œuvre risque de ralentir à l’avenir… Les mesures devraient porter sur un large éventail de domaines, dont la réglementation des marchés de produits, les institutions du marché du travail, les prestations sociales et les régimes fiscaux ».
Jusqu’à aujourd’hui tous les présidents élus arrivaient avec de grandes réformes structurelles dans leurs bagages. Pour ne parler que de la gauche, souvenez-vous de Mitterrand avec les nationalisations, les lois Auroux, les 39 heures, la cinquième semaine de congés payés…et de Jospin avec les 35 heures. Certes, ce n’étaient pas vraiment de bonnes idées et elles expliquent, pour la plupart, nos difficultés actuelles, mais c’étaient de vraies réformes structurelles.
Avec Hollande nous sommes à l’abri de toute dérive marxiste. Qui a dit : « Il faut d’abord une révolution qui transforme radialement les structures économiques et sociales ». Hollande ou Mélenchon ? Ni l’un, ni l’autre. C’est Karl Marx qui condamne le " socialisme d’Etat " car il ne croit pas que ce soit « avec des subventions que l’on transforme la société ». Il devait penser à Hollande… Lui, c’est des dépenses et des impôts.
Il y a bien eu l’annonce d’une grande révolution fiscale avec la fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG. Mais, à la réflexion, c’est trop compliqué, trop de travail, trop de risques surtout. On en reparlera donc plus tard, comme la réforme des retraites sous Jospin !
On pourrait, en cherchant bien, trouver chez Hollande, quelques ersatz de réformes de fond, la banque d’investissement par exemple. Seulement, elle existe déjà et, avec un petit décret, on peut en élargir les compétences. Mais le problème est de trouver des entrepreneurs prêts à investir dans un tel environnement et capables de rembourser. Sinon, nous aurons un nouveau Crédit Lyonnais, cadeau (cher) des gouvernements Mitterrand.
Quant à la séparation des banques de dépôts et des banques d’affaires, tout le monde est d’accord pour revenir au principe du « Glass-Steagle Act » américain qui ne remonte jamais qu’à… 1933 ! La même règle existait en France jusqu’à ce qu’un ministre des finances ne libéralise le système bancaire et autorise les banques de dépôts à devenir également des banques d’affaires. C’était en 1984 et le ministre s’appelait...Jacques Delors (oui, le papa biologique de Martine et spirituel de François !).
Soyons justes, des réformes structurelles il va y en avoir, mais d’un genre un peu spécial : des réformes d’annulation de réformes (voici la palme d’or de l’oxymore !). Hollande va annuler la réforme territoriale, la TVA anti-délocalisation, la réforme des retraites, la réforme du pacte de stabilité européen…
On comprend maintenant la mine désolée de nos amis étrangers. La France ne veut pas voir le monde qui change et elle est engluée dans la nostalgie du passé.
Le rêve français, le vrai slogan de Hollande, c’est  « Hier, c’est maintenant ».

PS.  Il n’y a, bien entendu, aucun rapport avec ce qui précède mais l’information mérite d’être notée. Le 19 avril, la France s’est présentée sur les marchés financiers pour placer des emprunts. La demande a été forte, bien supérieure au montant qu’elle souhaitait placer, dix milliards d’euros. Les taux d’intérêt auxquels elle a placé ces fonds sont respectivement de 1,06% à 3 ans, de 1,83% à 5 ans et de  3,03% à 10 ans. Retenez bien ces chiffres, on verra si « Demain, c’est aujourd’hui ».

PS(bis). Hollande vient de déclarer qu’il souhaitait que les français souscrivent massivement aux emprunts de l’Etat, ce qui permettrait d’être moins dépendant de l’étranger (qui détient aujourd’hui les 2/3 de notre dette). Bonne idée mais « on attrape pas les mouches avec du vinaigre ». Voilà des mois qu’il vilipende le capital dont il veut augmenter la fiscalité, alors pourquoi les « riches » le feraient-ils ? Quant à l’épargne populaire, il va doubler les plafonds du livret A et du livret de développement durable(futur Livret épargne industrie) qui sont défiscalisés. De quoi absorber pendant de longues années l’épargne future. Pourquoi souscrire des obligations fortement soumises à l’impôt ? On ne sait pas où il prend ses idées mais si c’est auprès de son futur ministre des finances, il y a du souci à se faire !

jeudi 19 avril 2012

QUESTIONS POUR LE CHAMPION (suite)

J – 17
Encore 6 questions à l’intention du favori déjà élu. Hors du domaine économique, cette fois.
Septième question : Hollande a décidé d’accorder, dès son arrivée au pouvoir, le droit de vote aux étrangers. On ne voit pas bien l’urgence, mais cela ne coûte rien et peut rapporter gros (les prochaines élections locales vont  vite arriver et le PS a toutes les raisons, vu l’importance des victoires remportées lors des derniers scrutins, de se faire du souci).
C’est une mesure qui modifie profondément la notion de citoyenneté, qui est le cœur du pacte social. Va-t-on régler cela par de petits arrangements politiques, ou  demander leur avis aux français par referendum ?
Huitième question : Hollande a annoncé que nos troupes seront retirées d’Afghanistan avant la fin de l’année. Toutes nos troupes ? Il ne restera plus un soldat à noël, c’est bien vrai ? Pas un conseiller, ni un formateur ? Parce que, s’il ne s’agit que d’amorcer un retrait, il a déjà commencé…
Neuvième question : Une loi récente, dite de réforme territoriale, a fusionné les conseillers généraux et les conseillers régionaux pour les remplacer par des conseillers territoriaux, ce qui réduira de 1500 environ le nombre d’élus. Des économies, enfin, dans les dépenses des collectivités décentralisées. Hollande a annoncé qu’il annulerait cette loi. La question : va-t-on rétablir la totalité des élus locaux, réinstaller les sièges et rétablir les indemnités ? A-t-on envisagé de modérer, baisser, geler les dépenses des collectivités locales ? Ou, au contraire, on repart comme en 40, sauf qu’à la place de fortifications on continue à couvrir le territoire de ronds points et d’hôtels (c’est ainsi que l’on nomme les prestigieux locaux destinés à héberger nos barons de province) ?
Dixième question : Les socialistes considèrent que le gouvernement Sarkozy a échoué en matière de sécurité, surtout pour les violences aux personnes. Ils sont devenus experts en matière de statistiques. Hollande est-il donc prêt à s’engager sur des objectifs chiffrés (et pas seulement sur de beaux principes) sur lesquelles on pourra juger s’il fait mieux, ou moins bien que son prédécesseur ? Sans changer, bien entendu, les instruments de mesure dont il s’est servi pour étayer ses critiques.
Onzième question : Les socialistes ont voté contre les lois relatives au service minimum dans les transports. Hollande va-t-il les supprimer ?
Douzième question : L’Europe, que nous avons gardée pour la fin car nous allons pouvoir apprécier la méthode Hollande et juger l’homme : « c’est au fruit que l’on reconnaît l’arbre ».
La question est très simple : Monsieur Hollande, vous engagez-vous à ce que le traité qui a été signé soit renégocié, ce qui signifie un texte modifié et complété par les ajouts que vous réclamez sur la croissance ? Soyons clairs, il faudra, vous en conviendrez, que l’on arrête le processus de ratification dans les 24 autres pays signataires avant de le reprendre, plus tard, sur un nouveau texte.
A moins que vous ne vous contentiez d’un document additionnel , dont on vous laissera le choix de la dénomination (un pacte ?), juridiquement distinct du traité et qui, d’ailleurs, n’en serait pas un ? Vous suffira-t-il d’un engagement des 25 sur un  "ambitieux (par définition) plan de relance des investissements" financé par des fonds européens (qui existent déjà et que l’on a du mal à décaisser) et par la Banque européenne d’investissement (qui sait parfaitement faire, elle les empile depuis des années, par pays, par régions, ou par secteurs).
C’est votre crédibilité pour la totalité du quinquennat que vous allez engager dans cette affaire.
Voilà 12 questions légitimes dans une démocratie exemplaire et sur lesquelles nous avons droit à des réponses avant le 6 mai. Et, s’il vous plait, ne nous faites pas le coup de « Et la droite, vous avez vu son bilan ? Et ce qu’elle propose ? ». Oui, on a vu et on pourrait en débattre. Mais c’est vous le favori, c’est vous qui avez dit « on va gagner », c’est vous qui répétez « je suis prêt ».
Marianne vous a choisi ? Si vous voulez plaire à la famille, il va falloir arrêter de critiquer son "ex ".

mercredi 18 avril 2012

QUESTIONS POUR LE CHAMPION

J – 18
Si l’on en croit les sondages, les carottes sont cuites, Hollande est élu.
Alors, une dernière fois, pour que les choses soient bien claires avant que la parole ne soit donnée aux français, voici quelques questions qui méritent une réponse précise. Avant.
Première question : Hollande annonce un retour à l’équilibre budgétaire pour 2017, c’est un an plus tard et quelques dizaines de milliards de dette en plus, mais soit. La question porte sur le codicille que l’on entend parfois, mezzo voce, suggérant que cet objectif ne saurait être atteint que si la croissance prévue est au rendez-vous, ce qui ne laisse pas d’inquiéter vu le caractère extrêmement optimiste, on dit même irréaliste (1,7% en 2013, puis 2% et 2,5% les années suivantes). Que se passera-t-il en cas de croissance molle ? On oublie les engagements pris avec l’Europe ou les promesses faites aux français ? Sarkozy a répondu clairement à la même question en confirmant que les dépenses seraient ajustées pour rester dans les clous. Serait-ce la vraie raison de la demande de Hollande de renégociation du traité européen, trop précis et trop rigoureux pour lui ?
Deuxième question : Hollande reconnaît que pour revenir à l’équilibre il manque une centaine de milliards. Il annonce qu’il en trouvera la moitié par des économies budgétaires. Pourrait-on avoir quelques indications sur les principaux postes qui seront concernés et savoir où l’on trouvera ces 50 milliards de réductions de dépenses ?
Troisième question : L’autre moitié proviendra de recettes nouvelles, c'est-à-dire d’impôts supplémentaires. On a bien compris que l’on reviendra à l’ancien barème de l’ISF, que les revenus du capital seront taxés de manière progressive selon les mêmes taux que l’impôt sur le revenu dans lequel ils seraient intégrés, qu’une tranche à 45% sera instituée pour les revenus supérieurs à 150.000 euros et qu’au dessus de 1 million le prélèvement sera de 75%. Pour l’instant on suit. Mais quand on en aura fini avec les riches, il faudra élargir la cible. On croit avoir compris pour le plafonnement du quotient familial, la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires, la limitation à 10.000 euros des économies d’impôts procurées par les niches fiscales et pour les entreprises une hausse du taux d’imposition des bénéfices en fonction du chiffre d’affaires, ainsi que la taxe spécifique sur les pétroliers et les banques. On peut déjà parler de « choc fiscal », mais cela ne sera pas suffisant. Les regards se tournent alors vers les fameuses niches fiscales que l’on va supprimer. Voilà la question : est-ce que l’on pourrait nous dire, avant les élections, lesquelles seront annulées ? Question d’honnêteté à l’égard des chiens qui s’y abritent…
Quatrième question : sur les retraites, on est bien d’accord, ce qui est dit est dit ? Tout le monde à 60 ans, à taux plein, dès lors que l’on a ses 41 annuités ? Et cela ne pèsera pas sur le budget puisque le coût sera financé par une hausse des cotisations salariales et patronales de 0,1% chaque année pendant 5 ans ? Cochon qui s’en dédit …
Cinquième question : Les promesses onéreuses, comme l’embauche de 60.000 fonctionnaires dans l’éducation nationale et les 5.000 dans la police et la justice, les emplois jeunes, les contrats de génération, l’allocation d’autonomie pour les jeunes, le coup de pouce pour le smic, pour ne parler que des plus emblématiques, c’est toujours d’actualité ? On commence dès 2012 ou ce sera à la Trinité ou à la saint glin-glin ?
Sixième question : Hollande prévoit de « limiter » la croissance des dépenses budgétaires à 1,1% par an, en volume et il explique : « Moins rapide que celui de la croissance économique, ce rythme permettra un recul de la dépense publique de 50 milliards en 5 ans ». Ça y est, on a compris, les réductions de dépenses ce sont des recettes en plus (enfin, l’espoir de recettes en plus) ! Nous étions en manque d’oxymore … Et si la croissance est molle ? Voir supra, question N°2.
Nous allons faire ici une petite pose (il reste encore 6 questions) pour digérer une nouvelle qui vient de tomber : selon le FMI la croissance ne serait que de 1% en 2013 contre 1,7% prévu et le déficit public de 3,9% et non de 3%, limite qui nous est imposée par l’Europe…
Pas de chance, c’étaient les deux seuls chiffres sur lesquels Hollande et Sarkozy étaient d’accord ! Il faudra donc trouver au moins 15 milliards de plus. Nos questions deviennent encore plus pertinentes. On va voir maintenant où se trouvent le courage et la responsabilité.

mardi 17 avril 2012

HOLLANDE PLACÉ SOUS SURVEILLANCE NÉGATIVE

J – 19
Interrogé dans le JDD de dimanche dernier, Hollande a prévenu : « Une agence de notation (Standard & Poor’s) a dégradé la note de la France en janvier. Une autre agence (Moody’s) l’a mise sous surveillance négative. Cette dernière rendra une décision le 12 mai. Elle ne sera pas une conséquence du vote du 6 mai par les français. J’en préviens d’ores et déjà nos concitoyens pour qu’il n’y ait pas confusion ».
En résumé, il annonce comme imminente et naturelle une nouvelle dégradation de la signature de France et prévient que ce ne sera pas de sa faute ! Révélateur d’un caractère et accablant pour quelqu’un qui s’apprête à devenir président…
On sait maintenant comment il réagira face aux difficultés : plutôt que de les affronter et de les surmonter, il en fera supporter la responsabilité à d’autres. Après tout, l’antisarkozysme s’est révélé un bon filon, pourquoi ne pas continuer à l’exploiter pendant cinq ans ?
Malheureusement, le coup qu’il croyait habile s’est transformé en boomerang qui lui est revenu en plein visage.
Il est rarissime que les agences de notation interviennent dans une campagne électorale et encore plus exceptionnel qu’elles réagissent aux déclarations des candidats. Sauf avec Hollande qui s’est fait recadrer par Moody’s. Dans un communiqué officiel l’agence déclare : « Moody’s a annoncé publiquement le 13 février avoir assorti la notation Aaa de la République française d’une perspective négative. Cette perspective négative ne signale pas un changement imminent de la notation mais constitue une indication de l’évolution probable dans les 12 à 18 mois prochains au regard des facteurs considérés ».
Donc Moody’s décidera de dégrader, ou non, la France au premier semestre 2013, c'est-à-dire lorsque le programme de Hollande sera en cours d’application et qu’elle aura pu en mesurer les effets. C’est donc sa politique qui sera jugée.
Par la même occasion nous avons appris un détail, qui n’en n’est pas un : si pendant cette période de 12 à 18 mois l’agence constate que la situation se dégrade, elle peut décider de placer le pays sous « mise en revue pour éventuelle dégradation ». Elle devra alors se prononcer sous 3 mois. Et si les perspectives se détériorent rapidement, soit à la suite d’un choc externe, soit par la prise de mesures jugées de nature à compromettre le retour aux équilibres budgétaires, l’agence peut même décider directement de dégrader la note de la France.
Celui qui a poussé Hollande à faire cette déclaration vient de perdre le portefeuille de ministre des finances qui lui était dévolu ! C’est ça l’inexpérience…
Maintenant, les choses sont claires : c’est la politique du prochain président qui sera jugée, soit très rapidement, s’il prend des mesures jugées inappropriées, soit sous quelques mois, si la mise en œuvre de son programme ne fait pas apparaître d’amélioration dans la voie du redressement.
Hollande pensait avoir contré l’argument de Sarkozy selon lequel l’arrivée au gouvernement d’une future majorité de gauche rose-rouge-verte serait susceptible d’entrainer une réaction négative des marchés, provoquant une hausse des taux d’intérêts que devra payer la France pour financer ses déficits. C’est sur ce terrain que Moody’s vient de mettre Hollande sous surveillance négative. Et l’on aurait tort de sous-estimer l’avertissement.
Accessoirement, cela pose une question. Si toutes les difficultés auxquelles serait confronté Hollande devaient être justifiées par l’héritage de son prédécesseur et qu’il se révèle incapable de les résoudre, pourquoi voter pour lui ? Après tout la France ne s’en sort pas si mal comparée à tous les autres pays européens ( sauf l’Allemagne,d’accord, mais c’est génétique…).
En tout cas, on sait désormais quel sera l’hymne du quinquennat Hollande, s’il est élu : le tube de la chanteuse populaire Alizée, " Lolita ", avec son refrain « c’est pas ma faute à moi … ». A l’image d’un président normal.

dimanche 15 avril 2012

TOUT CELA VA MAL SE TERMINER !

J – 21
Mais qu’est-ce qui leur a pris de choisir de tels lieux pour se faire adouber par le peuple ?
En ce premier dimanche après Pâques, le souverain régnant réunit ses fidèles place de la Concorde pour qu’ils lui renouvellent leur allégeance tandis que le prétendant au trône rassemble ses troupes à Vincennes avant de les lancer à l’assaut du Palais…
Ne savent-ils pas que la Place de la Concorde, la mal nommée, jadis place de la Révolution, est le lieu où les citoyens ont coutume de couper le tête de ceux qui les dirigent et que Vincennes est la résidence royale des capétiens d’où est parti Saint Louis, pour une funeste croisade qui se termina sur un désastre et sa propre mort ?
N’entendent-ils pas les sans culottes, menés par le redoutable Jean-Luc, décidés à mettre les rupins à la lanterne et les pèlerins appelés par la belliqueuse Marine à prendre la croix pour bouter les sarrasins hors du Royaume ?
A leur place, on se méfierait.
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