samedi 28 avril 2012

C'EST DÉJÀ APRÈS-DEMAIN


J – 8
Il est possible que cela vous ait échappé mais l’élection présidentielle a déjà eu lieu. C’est devenu un non sujet. Désormais d’autres questions font l’objet de spéculations. Il faut bien vendre, surtout quand c’est son métier.
En tête du hit parade médiatique, la composition du gouvernement Hollande. Inutile de rechercher l’inspiration ni de se torturer  les méninges pour avoir l’air intelligent. Le premier ministre ? Aubry ou Ayrault . Les finances ? Sapin ou Cahuzac. L’intérieur ? Rebsamen ou Valls ? Les affaires étrangères, pas touche, c’est réservé à Fabius. Et Ségolène, déjà accrochée au perchoir…
Le second sujet est le vote Front national. C’était l’occasion de régler la vieille querelle « bonnes questions, mauvaises réponses (Laurent Fabius) ». Mais non, le procès en diabolisation et en hypocrisie a cannibalisé le deuxième tour. Ceux qui espéraient que l’on allait enfin aborder les vrais problèmes et clarifier le programmes en seront pour leurs frais. Marine, c’est parti pour trente ans !
Ensuite, vient la question de savoir en combien de morceaux va éclater la droite et qui est le mieux placé pour les recoller. Et, si le centre n’est pas à droite, l’UDF va-t-elle renaître de ses cendres ? Pour l’instant, tout le monde s’en moque mais comme il n’y a plus de campagne, il faut bien remplir les colonnes.
La quatrième concerne les élections législatives des 10 et 17 juin. A vrai dire, même si c’est un peu tôt, c’est la question qui mérite le plus d’attention car l’enjeu est majeur et l’échéance va très vite arriver. Le problème est, bien entendu, celui des alliances. Le PS est déjà polygame ayant épousé successivement, les vertes, la mouvance radicale et la succession chevènementiste. Prendra-t-il une quatrième épouse ? A la gauche de la gauche la danse de séduction a commencé, mais pour l’instant, Hollande n’a pas promis le mariage. On le sent plutôt tenté par une relation extraconjugale.
L’enjeu est double.
Primo, les forces de gauches obtiendront-elles les 3/5èmes des sièges de députés et sénateurs ? Vous voyez l’arbre en boule ? Si c’est le cas, il devient inutile de prendre le risque du référendum (imaginez ce que donnerait une question sur le nucléaire !)  pour les nombreux projets de révision constitutionnelle. Il suffira de réunir le Congrès à Versailles. Un bon déjeuner et un timbre commémoratif.
Si notre compte est bon, la gauche dispose de 175 sénateurs (environ, parce qu’au sénat, il a des carpes et des lapins), il lui faudra donc 380 députés sur 577 pour atteindre les fameux 3/5èmes. La majorité actuelle de droite est de 340. Difficile mais pas impossible (surtout avec l’aide de Marine Le Pen et les triangulaires qui profiterons aux socialistes).
Secundo, et tout aussi important, le nombre de députés PS. La question est, en effet, de savoir si la première épouse, la favorite, pourra tenir la maison sans avoir à se crêper le chignon avec les co-épouses. C’est essentiel car, sinon, Hollande passera son temps à trouver des compromis. Il sait faire mais cela promet de sérieuses empoignades.
Pour avoir la majorité à lui tout seul, le PS doit faire élire 290 députés. Si l’on ajoute les 30 députés promis à la dame verte, la dizaine de chevènementistes et une trentaine encore pour la force rouge, tous les cocus ne resteront pas à l’orchestre !
Pourtant ce ne sont que les cacahuètes du festin à venir. Hollande pourra-t-il se faire réélire en 2017 ? Qui va émerger à gauche pour 2022 ? A droite, qui est le mieux placé pour remporter la primaire de 2016,
Voilà ! Nous sommes tombés dans le « piège français ». Chez nous on pose la question d’après avant d’avoir réglé celle d’avant. La crise, quelle crise ?
Vous faites quoi le 6 mai ?

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