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Il
est possible que cela vous ait échappé mais l’élection présidentielle a déjà eu
lieu. C’est devenu un non sujet. Désormais d’autres questions font l’objet de
spéculations. Il faut bien vendre, surtout quand c’est son métier.
En
tête du hit parade médiatique, la composition du gouvernement Hollande. Inutile
de rechercher l’inspiration ni de se torturer
les méninges pour avoir l’air intelligent. Le premier ministre ?
Aubry ou Ayrault . Les finances ? Sapin ou Cahuzac.
L’intérieur ? Rebsamen ou Valls ? Les affaires étrangères, pas
touche, c’est réservé à Fabius. Et Ségolène, déjà accrochée au perchoir…
Le
second sujet est le vote Front national. C’était l’occasion de régler la
vieille querelle « bonnes questions, mauvaises réponses (Laurent
Fabius) ». Mais non, le procès en diabolisation et en hypocrisie a
cannibalisé le deuxième tour. Ceux qui espéraient que l’on allait enfin aborder
les vrais problèmes et clarifier le programmes en seront pour leurs frais.
Marine, c’est parti pour trente ans !
Ensuite,
vient la question de savoir en combien de morceaux va éclater la droite et qui
est le mieux placé pour les recoller. Et, si le centre n’est pas à droite,
l’UDF va-t-elle renaître de ses cendres ? Pour l’instant, tout le monde
s’en moque mais comme il n’y a plus de campagne, il faut bien remplir les
colonnes.
La
quatrième concerne les élections législatives des 10 et 17 juin. A vrai dire,
même si c’est un peu tôt, c’est la question qui mérite le plus d’attention car
l’enjeu est majeur et l’échéance va très vite arriver. Le problème est, bien
entendu, celui des alliances. Le PS est déjà polygame ayant épousé
successivement, les vertes, la mouvance radicale et la succession
chevènementiste. Prendra-t-il une quatrième épouse ? A la gauche de la
gauche la danse de séduction a commencé, mais pour l’instant, Hollande n’a pas
promis le mariage. On le sent plutôt tenté par une relation extraconjugale.
L’enjeu
est double.
Primo,
les forces de gauches obtiendront-elles les 3/5èmes des sièges de députés et
sénateurs ? Vous voyez l’arbre en boule ? Si c’est le cas, il devient
inutile de prendre le risque du référendum (imaginez ce que donnerait une
question sur le nucléaire !) pour
les nombreux projets de révision constitutionnelle. Il suffira de réunir le
Congrès à Versailles. Un bon déjeuner et un timbre commémoratif.
Si
notre compte est bon, la gauche dispose de 175 sénateurs (environ, parce qu’au
sénat, il a des carpes et des lapins), il lui faudra donc 380 députés sur 577
pour atteindre les fameux 3/5èmes. La majorité actuelle de droite est de 340.
Difficile mais pas impossible (surtout avec l’aide de Marine Le Pen et les
triangulaires qui profiterons aux socialistes).
Secundo,
et tout aussi important, le nombre de députés PS. La question est, en effet, de
savoir si la première épouse, la favorite, pourra tenir la maison sans avoir à
se crêper le chignon avec les co-épouses. C’est essentiel car, sinon, Hollande
passera son temps à trouver des compromis. Il sait faire mais cela promet de
sérieuses empoignades.
Pour
avoir la majorité à lui tout seul, le PS doit faire élire 290 députés. Si l’on
ajoute les 30 députés promis à la dame verte, la dizaine de chevènementistes et
une trentaine encore pour la force rouge, tous les cocus ne resteront pas à
l’orchestre !
Pourtant
ce ne sont que les cacahuètes du festin à venir. Hollande pourra-t-il se faire
réélire en 2017 ? Qui va émerger à gauche pour 2022 ? A droite, qui
est le mieux placé pour remporter la primaire de 2016,
Voilà !
Nous sommes tombés dans le « piège français ». Chez nous on pose la
question d’après avant d’avoir réglé celle d’avant. La crise, quelle
crise ?
Vous faites quoi le 6
mai ?
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