lundi 24 octobre 2011

TROP MALIN, HOLLANDE

24/10/2011 : J - 193
Il est très désagréable de se sentir trompé et plus encore, peut-être, de se tromper ! Après avoir consciencieusement relu le texte du discours d’investiture de François Hollande et réécouté l’allocution elle-même, il a fallu pourtant se rendre à l’évidence.
Trompé quand nous avons écrit (" l’investiture de François II ", le 22/10/2011) que le candidat « avait déroulé les grands thèmes de son futur programme », trompé en lui décernant un brevet de franchise et de clarté sur le nucléaire (" Nucléaire : Test N° 2 ", le 20/10/2011).
Sur ce dernier point, on ne sait plus où l’on en est et l’on se demande si ce n’est pas Aubry qui avait raison quand elle l’accusait de changer d’avis, en citant sa grand-mère, « quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup ». On a beau relire et réécouter le discours, rien sur le passage de 75 à 50 % de la part du nucléaire dans l’électricité, disparue la date de 2025. A la place, on trouve : « la volonté, il en faudra pour réussir la transition énergétique » et, aussi, faisant l’éloge de la démocratie participative, « elle trouvera sa place dans le grand débat que nous ouvrirons au lendemain de l’élection présidentielle sur l’avenir énergétique de la France ». Ce n’est plus p’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non, même plus la Saint Glinglin, cela ressemble fort à un repli stratégique. Du billard à quatre bandes : flatter Ségolène avec la démocratie participative, ménager la susceptibilité de Martine en reprenant son idée d’une vaste consultation populaire, calmer les écolos en entrouvrant la porte et, pour ce qui le concerne, envoyer le ballon en touche. Trop malin Hollande !
Plus troublant encore, un paragraphe entier de 13 lignes a disparu entre le texte écrit et la vidéo que l’on peut consulter, l’un et l’autre, sur le site du PS. Il faut reconnaître qu’il est précisé sur le texte écrit, en tout petit, comme sur les contrats d’assurance, que « seul le texte prononcé fait foi ». Après tout, prendre quelques libertés avec le texte et improviser font partie de l’art oratoire qu’il pratique avec talent.
Sauf que c’était le passage le plus important, celui qui parlait du fameux contrat de génération, sa priorité, qui lui a permis de se distinguer de ses concurrents de la primaire. Disparu complètement du " prononcé qui fait foi ". L’expression même de " contrat de génération " est passée à la trappe. Jamais prononcée!
On a déjà vu des gouvernements retirer un projet, plus rarement un candidat à l’élection présidentielle une proposition phare …
Et, si c’est une omission, nous savons depuis Sigmund Freud que « la technique d’omission n’implique pas nécessairement de mécanisme inconscient ».
Toujours est-il que, se fiant au texte écrit, personne, ou presque, n’a relevé le tour de passe-passe. Trop malin Hollande !
Décidément, si cela commence ainsi, nous risquons d’avoir du grain à moudre avec nos tests de crédibilité. Il faudra être plus attentif dans la chasse au loup.
Pour ceux qui seraient intéressés, voici le copié-collé du passage " omis " dans le « prononcé » (source parti-socialiste.fr) :

« La formation, le diplôme, évidemment ne suffisent pas. Il faut aussi organiser l'entrée dans la vie de la nouvelle génération. Il y a pour le secteur public et associatif les emplois d'avenir qui indisposent tant la droite mais qui ont fait la preuve de leur efficacité. J'y ajoute le contrat de génération dans les entreprises : il ne s'agira pas du énième dispositif jeune, qui chasse les autres catégories du marché du travail et qui multiplie les effets d'aubaine. Il s'agit au contraire d'une belle idée, d'une grande idée : fonder l'alliance des âges au travail, réaliser l'union des générations. Le système est simple : un employeur qui accepte de garder un senior le temps qu'il accède à une retraite décente et qui en même temps embauche un jeune sera exonéré de toute cotisation sociale.  Finis les systèmes particuliers, les primes, les dérogations, les avantages. Un encouragement égal et clair à l'intégration de ceux qui sont aujourd'hui les plus touchés par le chômage, les moins de 25 ans, les plus de 50 ans, exclus aux deux bouts de la chaîne d'une vie normale et décente. Une aide décisive au maintien et à la création des emplois. Un espoir enfin pour les jeunes et pour leurs parents. Et le financement sera trouvé dans les exonérations actuelles de cotisations sociales (25 milliards) aujourd'hui accordées sans aucune contrepartie.»

Petite citation d’un ami de Laurent : « Ce que n’aime pas Fabius chez Hollande, c’est le côté ficelle du mec, un homme de coups, la SFIO quoi ».

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