mardi 25 octobre 2011

RETRAITE SUR LES RETRAITES ? (Test N° 4)

25/10/2011 : J - 192
Le sujet est d’importance. Au plan idéologique, il marque la fracture entre la défense des droits acquis et le principe de réalisme, entre le financement par répartition et le financement par l’impôt, entre la rigueur et le laxisme pour les uns, et la participation solidaire au sauvetage du modèle social français pour les autres. On pourrait dire entre la droite et la gauche, si ce n’était pas plus compliqué.
Avec la crise, c’est aussi devenu un enjeu international puisque tout le monde a compris que c’était l’un des principaux critères du maintien, ou de la perte, du fameux " triple A " qui permet à la France d’obtenir sur les marchés internationaux les crédits dont elle a besoin pour financer ses déficits.
On comprend donc que tout ce que dira le candidat du parti socialiste sera pesé au trébuchet, non seulement par les agences de notation, mais par le FMI, la BCE et nos partenaires de la zone euro. Et, donc par les marchés internationaux, le " mur de l’argent " d’aujourd’hui.
Ceci explique la prudence du PS sur le sujet. Pourtant, il a combattu de toutes ses forces les différentes réformes de la droite, celle de Balladur, celle de Fillon et celle, récente, du gouvernement Sarkozy. Il s’est opposé à l’allongement des durées de cotisation et au report de l’âge légal de départ en retraite, à l’alignement du public sur le privé et à la réforme des régimes spéciaux. Réformes, au demeurant, plutôt timides par rapport à celles  qui ont été faites chez nos voisins. Mais on allait voir ce que l’on allait voir, lorsque le PS reviendrait au pouvoir. Seulement voilà, ça risque d’arriver !
Alors écoutons ce qu’a dit le favori socialiste,François Hollande (lors des 1er et 3éme débats) : « Ceux qui ont fait 41 ans (parfois il dit 41,5) doivent pouvoir partir à 60 ans. La loi Fillon sera réformée tout de suite. Ensuite, en 2013, nous discuterons avec les partenaires sociaux pour remettre la réforme sur les rails et prendre en compte la pénibilité, les carrières incomplètes (cela concerne au premier chef les femmes qui ont eu des enfants) et la souffrance au travail ».
Résumons : on pourra partir à 60 ans, mais pas à taux plein si l’on n’a pas les annuités requises. Nouvelle devise des retraites : « Liberté et décote ».
Pour le reste, on commence à découvrir la méthode Hollande : une proposition populaire, une mise en garde (« on ne peut pas faire tout, tout de suite »), une concertation participative (« on verra plus tard »), au final, je botte en touche.
Reste la question traditionnelle : combien ça coûte ? Beaucoup. Tellement qu’on n’en sait rien… il y a tellement de paramètres qui entrent en jeu, nous dit-on.
Mais une précision tout de même : le financement ne doit pas « peser seulement sur les salaires pour financer les retraites ». Il vient d’inventer la retraite par répartition ... par l’impôt ! Au fond, le principe de l’impôt, c’est bien la répartition ? Trop malin, Hollande !
N’empêche qu’il doit maintenant marcher avec un gros caillou dans la chaussure. Avez-vous noté ce qu’il a dit, sur le sujet, dans son discours d’investiture ?  Une seule chose : qu'il a entendu la plainte des ouvriers, des employés, des entrepreneurs, des jeunes et « celle des retraités qui craignent, après les avoir conquis, de les perdre ». « Vaste programme » disait le Général de Gaulle qu’il se plait à citer…
Retraite sur les retraites ? Ce sera notre test de crédibilité N°4.

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