28/10/2011 : J - 189
Après les 30 glorieuses, puis les 30 ruineuses, voici les 30 rigoureuses.
Cessons de jouer à "c’est qui, qui a le plus augmenté la dette ? ". Ce que l’on sait, c’est que ça a commencé en 1981 et que cela va, dans tous les cas de figure, s’arrêter en 2012.
Répartir les responsabilités c’est rejouer l’inénarrable sketch de Muriel Robin « l’addition ». Des chocs pétroliers aux crises-mondiales-plus-graves-que-celle-de-1929, des 110 propositions aux boucliers fiscaux, des allocations chômage aux emplois aidés, des 35 heures à la CMU, de la retraite à 60 ans aux niches fiscales, la liste est inépuisable…
La règle, à droite comme à gauche, a toujours été qu’il fallait, quand il y a de la croissance, distribuer la « cagnotte » (c’est ainsi que l’on appelait un déficit moins élevé que prévu !) et relancer l’économie par la consommation, quand il y a de la récession. A force, on a renversé la soupière…
Maintenant, on peut rechercher le mot qui convient, si rigueur ou austérité déplaisent, mais c’en sera bientôt fini des budgets en déficit.
On a bien compris qu’il est encore plus difficile d’arrêter de dépenser que de cesser de fumer. Nous allons donc commencer par quelques expédients fiscaux : les riches et les niches, les traders et les multinationales, les stock-options et les retraites chapeau mais « ça va pas le faire », comme l’on dit en Normandie (les Gracques font remarquer qu’il n’y a pas assez de riches en France !). Restent les classes moyennes et les consommateurs mais on leur a dèjà assez demandé. Il faudra donc se résoudre à faire ce que font tous les ménages, quand ils sont fauchés et que le banquier ne veut plus leur prêter : réduire les dépenses.
Ce n’est peut-être pas réjouissant, mais on a compris que la campagne présidentielle va se focaliser sur un seul vrai sujet : quelles économies ?
Le match peut commencer, nous allons savoir s’il y a des économies de droite et des économies de gauche.
Nicolas Sarkozy a déjà effectué son Haka et dévoilé, hier soir sur TF1 et France 2, les angles d’attaque de sa campagne. Dans le collimateur, la masse salariale du secteur public; comme il veut mieux payer les fonctionnaires, il va continuer à en diminuer le nombre. Deuxième piste : il faut que les français travaillent plus ; la lutte finale contre les 35 heures et une nouvelle réforme des retraites ? Troisième piste : sortir des excès de l’assistanat. En contre partie, l’essentiel de l’effort sera consacré à l’investissement, l’innovation et la compétitivité pour relancer la croissance.
Un leitmotiv, "converger avec l’Allemagne". Une citation, « 2012 sera le premier budget de l’histoire de la République où les dépenses diminueront, notamment les dépenses de personnel … Moins d’assistanat et plus d’investissement, c’est la martingale de la réussite ».
Ce soir, le ballon est dans le camp de Hollande.
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