02/09/2011 : J – 246
Nous avons vu que pour voter à la primaire citoyenne il fallait signer un engagement de reconnaissance dans les valeurs de la gauche. Elles sont définies de manière si générale que la grande majorité des français partage évidemment ces valeurs. Demander aux électeurs s’ils sont pour la République, la liberté, l’égalité, la fraternité, la laïcité, la justice et le progrès solidaire, c’est comme demander à quelqu’un s’il préféré être beau, riche et en bonne santé plutôt que laid, pauvre et malade. De fait, ce n’est pas une approbation du projet socialiste, mais la confirmation que le PS adhère aux valeurs de la République.
Ce n’est pas un hasard s’il s’agit d’une primaire « citoyenne », c’est-à-dire ouverte. Sinon, ce serait une primaire socialiste réservée aux adhérents encartés au PS. C’est clair : tous les citoyens peuvent voter.
Le problème devient donc moral et personnel, et peut se résumer à la question suivante : « si je ne suis pas décidé à voter pour le candidat socialiste, puis-je exprimer ma préférence en la candidature de tel (ou telle) candidat(e) socialiste ? ».
Car, si l’on a bien compris, il (ou elle) a les plus grandes chances de l’emporter …
C’est une banalité de dire que le président de la République est le président de tous les français. D’ailleurs, le passé et les sondages le montrent, le candidat élu a rarement obtenu plus de 30/35 % au premier tour, ce qui signifie qu’il doit recueillir des suffrages bien au-delà de sa famille politique.
On entend bien les protestations. A droite : voter à la primaire c’est légitimer le candidat socialiste et augmenter ses chances de victoire. A gauche : c’est fausser le résultat car les électeurs de droite voteront pour celui ou celle qui a le moins de chance de battre Sarkozy.
A la première, on pourrait rappeler qu’elle ne se prive pas de reprocher aux socialistes de ne pas voter la règle d’or parce que ce serait une victoire de Sarkozy, à la seconde, qu’elle a trop regardé la Star Ac. !
En réalité, l’introduction de la primaire citoyenne modifie profondément la règle du jeu de l’élection présidentielle. Traditionnellement on disait : au premier tour on choisit, au second tour on élimine. Avec la primaire citoyenne on passe à trois tours. Et c’est, probablement, à la primaire que l’on élimine.
On découvrira, peut-être, que cela change la donne…
NB. C’est avec plaisir que nous publierons, sur ce blog, les commentaires reçus en réponse à la question posée dans cette chronique.
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