mercredi 18 avril 2012

QUESTIONS POUR LE CHAMPION

J – 18
Si l’on en croit les sondages, les carottes sont cuites, Hollande est élu.
Alors, une dernière fois, pour que les choses soient bien claires avant que la parole ne soit donnée aux français, voici quelques questions qui méritent une réponse précise. Avant.
Première question : Hollande annonce un retour à l’équilibre budgétaire pour 2017, c’est un an plus tard et quelques dizaines de milliards de dette en plus, mais soit. La question porte sur le codicille que l’on entend parfois, mezzo voce, suggérant que cet objectif ne saurait être atteint que si la croissance prévue est au rendez-vous, ce qui ne laisse pas d’inquiéter vu le caractère extrêmement optimiste, on dit même irréaliste (1,7% en 2013, puis 2% et 2,5% les années suivantes). Que se passera-t-il en cas de croissance molle ? On oublie les engagements pris avec l’Europe ou les promesses faites aux français ? Sarkozy a répondu clairement à la même question en confirmant que les dépenses seraient ajustées pour rester dans les clous. Serait-ce la vraie raison de la demande de Hollande de renégociation du traité européen, trop précis et trop rigoureux pour lui ?
Deuxième question : Hollande reconnaît que pour revenir à l’équilibre il manque une centaine de milliards. Il annonce qu’il en trouvera la moitié par des économies budgétaires. Pourrait-on avoir quelques indications sur les principaux postes qui seront concernés et savoir où l’on trouvera ces 50 milliards de réductions de dépenses ?
Troisième question : L’autre moitié proviendra de recettes nouvelles, c'est-à-dire d’impôts supplémentaires. On a bien compris que l’on reviendra à l’ancien barème de l’ISF, que les revenus du capital seront taxés de manière progressive selon les mêmes taux que l’impôt sur le revenu dans lequel ils seraient intégrés, qu’une tranche à 45% sera instituée pour les revenus supérieurs à 150.000 euros et qu’au dessus de 1 million le prélèvement sera de 75%. Pour l’instant on suit. Mais quand on en aura fini avec les riches, il faudra élargir la cible. On croit avoir compris pour le plafonnement du quotient familial, la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires, la limitation à 10.000 euros des économies d’impôts procurées par les niches fiscales et pour les entreprises une hausse du taux d’imposition des bénéfices en fonction du chiffre d’affaires, ainsi que la taxe spécifique sur les pétroliers et les banques. On peut déjà parler de « choc fiscal », mais cela ne sera pas suffisant. Les regards se tournent alors vers les fameuses niches fiscales que l’on va supprimer. Voilà la question : est-ce que l’on pourrait nous dire, avant les élections, lesquelles seront annulées ? Question d’honnêteté à l’égard des chiens qui s’y abritent…
Quatrième question : sur les retraites, on est bien d’accord, ce qui est dit est dit ? Tout le monde à 60 ans, à taux plein, dès lors que l’on a ses 41 annuités ? Et cela ne pèsera pas sur le budget puisque le coût sera financé par une hausse des cotisations salariales et patronales de 0,1% chaque année pendant 5 ans ? Cochon qui s’en dédit …
Cinquième question : Les promesses onéreuses, comme l’embauche de 60.000 fonctionnaires dans l’éducation nationale et les 5.000 dans la police et la justice, les emplois jeunes, les contrats de génération, l’allocation d’autonomie pour les jeunes, le coup de pouce pour le smic, pour ne parler que des plus emblématiques, c’est toujours d’actualité ? On commence dès 2012 ou ce sera à la Trinité ou à la saint glin-glin ?
Sixième question : Hollande prévoit de « limiter » la croissance des dépenses budgétaires à 1,1% par an, en volume et il explique : « Moins rapide que celui de la croissance économique, ce rythme permettra un recul de la dépense publique de 50 milliards en 5 ans ». Ça y est, on a compris, les réductions de dépenses ce sont des recettes en plus (enfin, l’espoir de recettes en plus) ! Nous étions en manque d’oxymore … Et si la croissance est molle ? Voir supra, question N°2.
Nous allons faire ici une petite pose (il reste encore 6 questions) pour digérer une nouvelle qui vient de tomber : selon le FMI la croissance ne serait que de 1% en 2013 contre 1,7% prévu et le déficit public de 3,9% et non de 3%, limite qui nous est imposée par l’Europe…
Pas de chance, c’étaient les deux seuls chiffres sur lesquels Hollande et Sarkozy étaient d’accord ! Il faudra donc trouver au moins 15 milliards de plus. Nos questions deviennent encore plus pertinentes. On va voir maintenant où se trouvent le courage et la responsabilité.

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