mardi 17 avril 2012

HOLLANDE PLACÉ SOUS SURVEILLANCE NÉGATIVE

J – 19
Interrogé dans le JDD de dimanche dernier, Hollande a prévenu : « Une agence de notation (Standard & Poor’s) a dégradé la note de la France en janvier. Une autre agence (Moody’s) l’a mise sous surveillance négative. Cette dernière rendra une décision le 12 mai. Elle ne sera pas une conséquence du vote du 6 mai par les français. J’en préviens d’ores et déjà nos concitoyens pour qu’il n’y ait pas confusion ».
En résumé, il annonce comme imminente et naturelle une nouvelle dégradation de la signature de France et prévient que ce ne sera pas de sa faute ! Révélateur d’un caractère et accablant pour quelqu’un qui s’apprête à devenir président…
On sait maintenant comment il réagira face aux difficultés : plutôt que de les affronter et de les surmonter, il en fera supporter la responsabilité à d’autres. Après tout, l’antisarkozysme s’est révélé un bon filon, pourquoi ne pas continuer à l’exploiter pendant cinq ans ?
Malheureusement, le coup qu’il croyait habile s’est transformé en boomerang qui lui est revenu en plein visage.
Il est rarissime que les agences de notation interviennent dans une campagne électorale et encore plus exceptionnel qu’elles réagissent aux déclarations des candidats. Sauf avec Hollande qui s’est fait recadrer par Moody’s. Dans un communiqué officiel l’agence déclare : « Moody’s a annoncé publiquement le 13 février avoir assorti la notation Aaa de la République française d’une perspective négative. Cette perspective négative ne signale pas un changement imminent de la notation mais constitue une indication de l’évolution probable dans les 12 à 18 mois prochains au regard des facteurs considérés ».
Donc Moody’s décidera de dégrader, ou non, la France au premier semestre 2013, c'est-à-dire lorsque le programme de Hollande sera en cours d’application et qu’elle aura pu en mesurer les effets. C’est donc sa politique qui sera jugée.
Par la même occasion nous avons appris un détail, qui n’en n’est pas un : si pendant cette période de 12 à 18 mois l’agence constate que la situation se dégrade, elle peut décider de placer le pays sous « mise en revue pour éventuelle dégradation ». Elle devra alors se prononcer sous 3 mois. Et si les perspectives se détériorent rapidement, soit à la suite d’un choc externe, soit par la prise de mesures jugées de nature à compromettre le retour aux équilibres budgétaires, l’agence peut même décider directement de dégrader la note de la France.
Celui qui a poussé Hollande à faire cette déclaration vient de perdre le portefeuille de ministre des finances qui lui était dévolu ! C’est ça l’inexpérience…
Maintenant, les choses sont claires : c’est la politique du prochain président qui sera jugée, soit très rapidement, s’il prend des mesures jugées inappropriées, soit sous quelques mois, si la mise en œuvre de son programme ne fait pas apparaître d’amélioration dans la voie du redressement.
Hollande pensait avoir contré l’argument de Sarkozy selon lequel l’arrivée au gouvernement d’une future majorité de gauche rose-rouge-verte serait susceptible d’entrainer une réaction négative des marchés, provoquant une hausse des taux d’intérêts que devra payer la France pour financer ses déficits. C’est sur ce terrain que Moody’s vient de mettre Hollande sous surveillance négative. Et l’on aurait tort de sous-estimer l’avertissement.
Accessoirement, cela pose une question. Si toutes les difficultés auxquelles serait confronté Hollande devaient être justifiées par l’héritage de son prédécesseur et qu’il se révèle incapable de les résoudre, pourquoi voter pour lui ? Après tout la France ne s’en sort pas si mal comparée à tous les autres pays européens ( sauf l’Allemagne,d’accord, mais c’est génétique…).
En tout cas, on sait désormais quel sera l’hymne du quinquennat Hollande, s’il est élu : le tube de la chanteuse populaire Alizée, " Lolita ", avec son refrain « c’est pas ma faute à moi … ». A l’image d’un président normal.

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