mercredi 25 avril 2012

SUPER MARIO DRAGUE HOLLANDE

J – 11
Grande victoire pour Hollande ! C’est ce que ne manquera pas de déclarer "Libé" demain. Pourtant, le candidat lui-même est plus réservé. Trop fin.
Mario Draghi, le président de la BCE, vient de déclarer qu’il était favorable à un "Pacte de croissance" : « En ce moment, ce qui domine à mes yeux, c’est d’avoir un pacte de croissance ».
Donc Hollande avait raison d’exiger la renégociation du traité européen de discipline budgétaire (signé par 25 pays européens, dont la France) qui contraint les Etats membres à réduire leurs déficits et qui prévoit des sanctions contre les mauvais élèves. Super Mario vient de lui donner un sacré coup de main.
Est-ce si sûr ? Lui-même semble en douter, tellement il a le triomphe modeste. Il s’est félicité de constater que "ses idées avançaient" et, surtout, que Mario Draghi reconnaissait que "le pacte budgétaire devait être complété par un pacte de croissance". Complété ? Regardons-y de plus près. D’abord qu’a dit exactement super Mario ?
Qu’il y a un pacte budgétaire. Il ne propose pas de le renégocier mais, plutôt, de prendre une initiative séparée( !) sur la croissance.
Si vous en avez le temps, nous vous proposons de relire ce que nous écrivions le 19 avril , à J - 17, dans " Questions pour un champion (suite) ", et plus précisément, la 12ème question sur l’Europe. Il se passe exactement ce que nous annoncions, y compris sur le nom de "Pacte pour la croissance".
La vérité est édifiante : personne en Europe n’est prêt à renégocier le traité signé, déjà ratifié par deux pays et par d’autres dans les prochaines semaines. Hollande devra en passer par là s’il veut son pacte de croissance et ne pas prendre la responsabilité d’envoyer l’Europe dans le mur. Le "Pacte" lui- même, personne ne sait en quoi il consistera, ni quelle forme il prendra, ni surtout de quel prix il faudra le payer. Car il faut être attentif à la suite.
Hollande n’a pas été le seul à réagir, redisons-le, de manière très prudente. Merkel est, elle-même, rapidement intervenue : « Nous avons besoin de croissance sous forme d’initiatives pérennes, pas juste de programmes de conjoncture - qui creuseraient encore la dette publique ( à qui, diable, peut-elle penser ?) – mais de croissance comme Mario Draghi l’a dit aujourd’hui, sous forme de réformes structurelles ».
C’est quoi des réformes structurelles ? Que «  les charges salariales ne doivent pas être trop élevées, que les barrières sur le marché du travail doivent être basses afin que chacun puisse trouver un emploi ».
Il a vraiment dit ça, Mario ? Ben oui, la croissance, selon lui, ne passe pas par la demande mais par des réformes structurelles (encore !) qui " heurtent de larges intérêts ", qui "font mal " et qui doivent " faciliter l’entreprenariat, l’établissement de nouvelles entreprises et la création d’emplois ".
Misère, on dirait Sarkozy et son projet « d’accords de compétitivité emploi » qu’il veut promouvoir par référendum. Des amis comme ça…
Mais ce n’est pas ce que vous lirez dans « Libé » demain.

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