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Nous
n’aurons pas tenu longtemps avant de revenir aux chiffres, mais c’est à cause
de Bayrou qui avoue lui-même, à propos du chiffrage de son programme par
Sarkozy : « Je n’ai rien compris aux chiffres qu’il a donnés… il a dit : " on a un déficit de 103 milliards, auquel on a ajouté 12 milliards de
dépense nouvelles, cela fait 115 milliards. Il faut donc trouver 53
milliards". En tant que défenseur du calcul mental dans la politique française,
je dis au Président de la République que s’il a un déficit de 115 milliards, il
ne suffira pas de trouver 53 milliards … Ces chiffres sont à la portée du
cours moyen 2ème année ».
Reconnaissons
que les finances publiques ne sont pas naturellement limpides et que nos hommes
politiques ne cherchent pas vraiment à être clairs. Mais lui, champion de la
lutte contre les déficits, européen convaincu et député qui depuis des
décennies, qui vote (ou ne vote pas) le budget, il n’a pas compris ? Il y a
si longtemps que nous le payons pour comprendre…
Même s’il n’est
pas logique de commenter un projet présidentiel en commençant par son
financement (mais nous parlerons très bientôt des propositions de Nicolas
Sarkozy), nous allons donner à Bayrou un petit cours particulier (dommage qu’il
n’ait pas lu notre chronique du 4 avril sur " les engagements du candidat
Sarkozy ", il aurait peut-être compris). Nous ne ferons pas compliqué :
additions seulement.
Le chiffrage
concerne à la fois le retour à l’équilibre budgétaire et le financement des
nouvelles mesures. Nous avons déjà expliqué, le 4 Avril, les 115 Mds à trouver.
Il convient maintenant d’y ajouter 9,5 Mds de mesures annoncées pendant la
campagne, ce qui fait bien 124,5 Mds. OK ?
Sur ce total, 71
Mds concernent des mesures déjà votées et qui ont commencé d’être appliquées
(par exemple : réforme des retraites, poursuite de la réduction des effectifs de la
fonction publique, tranche additionnelle de l’impôt sur le revenu, non
indexation de l’ISF et de l’Impôt sur le revenu….).
Restent donc 53,5
Mds à formaliser.
40 Mds
proviendront d’économies sur les dépenses publiques (26 sur le budget de l’Etat
et des collectivités territoriales, 13 par des mesures de maîtrise des dépense
de santé, 1 de réduction des dépenses de RSA).
13,5 Mds
viendront de recettes nouvelles (par exemple : la taxe sur les
transactions financières, l’imposition de grands groupes sur le bénéfice
mondial consolidé, la hausse de la fiscalité sur les dividendes….).
Récapitulons :
71 + 53,5 (40 + 13,5) = 124,5. Le compte est bon et c’est bien sur ces bases
que sera présentée à Bruxelles la nouvelle version de " La stratégie
pluriannuelle des finances publiques de la France" qui engagera notre
pays et que Hollande devra rectifier s’il arrive au pouvoir.
Vous aurez
sûrement remarqué que si le PS ne s’est pas privé de critiquer Sarkozy sur ses
choix budgétaires, sur la nature des économies proposées, sur le réalisme de
certaines hypothèses, il ne s’est pas risqué sur le terrain de l’arithmétique.
Pas plus que les journaux sérieux. Et si la
droite tire à vue sur le financement du projet de Hollande ce n’est pas sur des
arguments de calcul mental mais parce qu’il ne dit pas quelles économies
budgétaires il décidera, ou qu’elle émet, à son tour, des réserves sur les hypothèses.
Difficile de
croire que Bayrou aurait un problème avec les chiffres, quant à l’agrégé de
lettres qu'il est, il doit savoir lire. Les blagounettes, il ferait mieux de les laisser à
Hollande, qui est meilleur que lui.
Dommage, parce que s’il avait voulu
« taper » ses concurrents de droite et de gauche, il avait de quoi
faire : comment croire à la croissance de 2 % par an de l’UMP et de 2,5 %
du PS ? Comment fait-on pour limiter la croissance des dépense publiques à
0,40 % (Sarkozy) ou 1 % (Hollande) ? Pourquoi le projet de Hollande
reste-t-il muet sur les économies budgétaires qu’il devra faire pour tenir ses
engagements ?
Quel beau sujet
pour lui : la France qui va dans le mur parce que les deux principaux
candidats racontent des balivernes aux français. Mais il a choisi de retourner
en primaire. Les sondages ont raison, il ne mérite pas la moyenne, il aura
moins de 10 !
Reste
le vrai sujet, que se passera-t-il si les hypothèses de croissance et
d’économies ne se réalisent pas. On oublie les engagements, ou on accroît la
rigueur ?
Une
piste peut-être, l’acceptation ou le refus de la règle d’or.
PS : Pour ceux qui
souhaiteraient tous les détails, ils les trouveront sur ce lien :
http://www.u-m-p.org/sites/default/files/fichiers_joints/pages/programme_2012.pdf
Ce n’est pas la preuve que les chiffres sont justes (il s'agit du site du candidat Sarkozy) mais que le chiffrage est détaillé à la décimale près et que non seulement l’addition, mais aussi la soustraction sont maîtrisées.
http://www.u-m-p.org/sites/default/files/fichiers_joints/pages/programme_2012.pdf
Ce n’est pas la preuve que les chiffres sont justes (il s'agit du site du candidat Sarkozy) mais que le chiffrage est détaillé à la décimale près et que non seulement l’addition, mais aussi la soustraction sont maîtrisées.
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