vendredi 6 avril 2012

LA MARIE-JOSEPH EST UN BEAU BATEAU

J – 30
Nous connaissons maintenant les programmes des deux favoris et leur chiffrage. Celui que nous avions anticipé pour Sarkozy était donc le bon. Nous procéderons plus tard aux quelques ajustements nécessaires, mais nous pouvons, aujourd’hui au moins, vous épargner les calculs et oublier les chiffres. Un peu de repos avant de faire à nouveau chauffer les calculettes.
De toute façon, maintenant, les tours de magie, on les connaît et les trucs sont éventés.
A droite, avec Sarkozy, c’est il faut dépenser moins et ne pas trop augmenter les impôts. A gauche, avec Hollande, c’est on ne baisse pas les dépenses, on prélève plus d’impôts.
L’objectif n’est pas tellement différent : l’équilibre budgétaire en 2016 ou en 2017, la belle affaire. Et l’irréalisme est également partagé : Sarkozy annonce que les dépenses n’augmenteront pas plus que de 0,40 % par an et Hollande de 1 %. Pour le premier, la croissance s’élèvera à 2 % par an à partir de 2013,  pour le second jusqu'à 2,5 %.
On pourrait décortiquer, disséquer, pinailler, mais c’est un exercice tout à fait vain car une seule chose est sûre, rien de tout cela n’arrivera. Les divergences, au moins sur le plan des finances publiques, sont sans grande importance. Au point d’aveuglement, ou de mensonge, où nous sommes arrivés, les programmes des candidats ne pèsent plus lourd.
Le futur président, quel qu’il soit n’aura plus, bientôt, grand-chose à décider sur notre destin (sauf le droit de vote pour les immigrés et le mariage homosexuel). Comme pour l’Irlande, la Grèce, l’Italie, l’Espagne, les vraies décisions se prendront bientôt à Berlin, Bruxelles, Washington…
L’ironie est que nous serons dirigés par un(e) directeur du FMI, pas celui que l’on attendait, mais celle qui l’a remplacé. Quant à Madame Merkel, il faudra se dépêcher du lui apporter sur un plateau notre signature sur le nouveau traité européen et la supplier de nous autoriser à pomper dans le MES.
Coup de blues ? Oui, il y a un peu de désespoir, d’autant plus profond qu’il n’a rien à voir avec les sondages et le choix à venir des français. Quel qu’il soit, l'elu ne nous sauvera pas…
Deux questions, en ce Vendredi saint, sur notre chemin de croix.
Quel est, parmi les grandes économies démocratiques, le pays où les dépenses publiques sont les plus élevées, les impôts les plus lourds, les prestations sociales les plus généreuses, le temps de travail -sur la semaine, l’année, la vie- le plus faible ?
Quel est, parmi les grandes nations démocratiques, le pays où un tiers des électeurs va voter soit pour la gauche marxiste, soit pour la droite extrême ?
Hélas, hélas…Peut-on penser qu'il n'y ait pas de lien ?
Ce qui est étonnant, ce n’est pas notre endettement, ni notre chômage, ni notre faible croissance. Le miracle français est que cela ne soit pas pire. Pour le moment…
« Encore heureux qu’il ait fait beau et que la Marie-Josèphe soit un beau bateau » chantaient les Frères Jacques.
Sur le Titanic, on dansait avant le naufrage. En France, on vote.

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